Le Bouillon Pigalle : un bistrot bon et pas cher

Les Parisiens – et les touristes – en rêvaient, le Bouillon Pigalle l’a fait : une cuisine faite maison, très bonne et pas chère !
Fini le steak filandreux et les frites surgelées dans une brasserie attrape-touristes choisie au hasard. Fini les hésitations gênées lorsque vos amis Anglais, fraîchement débarqués à Paris pour le week-end, vous demandent où il faut aller pour goûter une bonne cuisine française pas trop chère. Le Bouillon Pigalle a les (bonnes) réponses à toutes nos attentes les plus folles.
A savoir, deux belles salles lumineuses sur deux étages, décorées simplement mais joliment, où un ballet de serveurs courtois et toujours souriants s’affaire autour de 300 couverts qui ne désemplissent jamais. L’adresse a ouvert en 2017 et, depuis, continue d’enregistrer le même succès. La queue (parfois longue aux heures de pointe) peut en décourager plus d’un, mais c’est le jeu, serais-je tentée d’affirmer. Alignés le long du trottoir, suscitant la curiosité des passants ignares de la bonne adresse, les futurs convives trépignent, guettent les tables qui se libèrent, détaillent, avec gourmandise, le menu placardé en plusieurs langues à l’entrée du Bouillon.
Rien que des produits frais
La carte d’été vient tout juste de remplacer celle hivernale. Les produits sont frais et cuisinés sur place. Les prix, très doux, sont assurés par l’important nombre de couverts – et donc d’entrées – qui permettent au gérant d’acheter en gros les denrées au marché de Rungis. Décrit comme cela, le concept semble banal. Un restaurant qui cuisine ses propres plats faits maison, quoi de plus normal. N’est-il pas là pour ça ? Et pourtant, la plupart des Parisiens (et les gourmets avertis en général) ont, depuis bien longtemps, compris que, dans la capitale de la haute gastronomie, ce n’est plus le cas partout. Loin de là.
Une carte à prix réduits
Le Bouillon Pigalle fait partie des enseignes qui mettent à mal cette triste tradition en proposant des frites et de la purée cuisinées à partir de vraies pommes de terre, une blanquette de veau garnie de viande tendre et savoureuse et un baba au rhum qui…nous laisse baba ! D’ailleurs, l’œuf mayonnaise du chef Clément Chicard vient de remporter le Championnat du monde de l’œuf mayonnaise. Et tout cela pour des prix défiant toute concurrence. Les convives ébahis n’en reviennent pas : 1,90 euros l’œuf mayo, 10,50 euros la blanquette de veau, 4,50 le baba et j’en passe et des meilleures. Et concernant les boissons ? A la verse ! Le pichet de 50 cl de vin rouge Côtes du Rhône AOC est à 6,60 euros et la pinte de bière blonde à – tenez-vous bien – 4,60 euros.
Ressusciter la tradition des bouillons
Le Bouillon Pigalle tente de moderniser la tradition des bouillons. Ces établissements sont nés au XIXème siècle, à Paris. Le boucher Pierre-Louis Duval eut l’idée de servir des morceaux de bœuf peu nobles dans un bouillon. Ce plat, dont le nom de ces établissements est issu, était vendu à prix modique afin de répondre aux attentes d’une clientèle populaire. Ce fut un succès que le Bouillon Pigalle semble reproduire.
Ce bistrot tombe à pic et ravit les papilles (et les portefeuilles) des Parisiens et des touristes en mal de bonnes adresses à prix raisonnables. Et, pour ma part, il est devenu une de mes cantines préférées, notamment après mes virées au Bel-Ami…c’est le combo gagnant !
